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Les évolutions technologiques sont de plus en plus rapides, de plus en plus fortes et influencent autant les comportements individuels que les entreprises. Nouveaux supports, nouvelles architectures, nouvelles opportunités, nouvelles fonctionnalités, nouveaux usages…
Les méthodes d’essais et de contrôle d’hier ne sont plus en mesure d’assurer une évaluation correcte des performances ou de la conformité des produits.
La manière dont l'informatique a révolutionné l'activité intellectuelle et économique n'a pas d'équivalent dans d'autres domaines. Progressivement, la révolution digitale bouleverse les référentiels de production ou de contrôle par son couplage avec les avancées scientifiques.
Désormais, la superficie des peaux est déterminée par des scanners géants, les pointes métalliques dans les chaussures sont détectées par rayons X, les échanges thermiques sont mesurés par caméra infra-rouge, les textiles techniques remplacent les métaux.
Les méthodes d’essais et de contrôle d’hier ne sont plus en mesure d’assurer une évaluation correcte des performances ou de la conformité des produits. Force est de s’adapter en amenant de nouveaux outils.
Le début des années 1970 marque un tournant dans la prise de conscience environnementale, tant au niveau national qu’international. Le modèle productif des sociétés industrielles est remis en question. Une sensibilisation plus grande aux problématiques environnementales voit alors le jour.
Les catastrophes écologiques ont beaucoup participé à la prise de conscience environnementale. Le processus a été initié dès la fin des années 1960, avec la multiplication des marées noires. D’autres catastrophes ont contribué à une plus grande sensibilisation des individus. En 1984, la catastrophe de Bhopal, en 1986 Tchernobyl, ou encore Seveso (1976), ont montré la dangerosité de certaines activités industrielles.
Les événements majeurs liés aux phénomènes climatiques sont également très présents : l’ouragan Katrina, la canicule européenne de 2003. Le réchauffement climatique pour les prochaines décennies apparaît désormais évident.
Aujourd’hui, une pression généralisée s’applique sur les outils industriels. Les pouvoirs publics surveillent les émissions potentiellement polluantes. Les marques commerciales sont surveillées par des organisations non-gouvernementales (par exemple, Greenpeace), voire directement par des consommateurs. Des stratégies sont mises en place pour interdire ou substituer des substances potentiellement critiques (par exemple, l’action ZDHC – Zero Discharge of Hazardous Chemicals - a pour objectif l’arrêt de l’utilisation de nombreux produits chimiques en 2020).
Ces listes de produits chimiques évoluent rapidement, les seuils de quantification imposés diminuent régulièrement, ce qui implique le développement de nouvelles méthodes d’essai pour rechercher ces substances dans des matrices variées (eau, air, cuir, textile, polymère, etc.).
Il existe une réelle évolution du comportement des consommateurs au cours des 20 dernières années. Dans le "lointain" passé, la durabilité était l’argument prédominant. Les années 90 correspondent à la demande de technicité et de performance du produit.
Depuis, des crises sanitaires majeures ont eu lieu (ESB) et l’innocuité du produit est désormais la préoccupation du consommateur de ce début de 21e siècle.
L’innocuité : "Caractère de ce qui n'est pas toxique, nocif" (Larousse).
Par ce concept, on entend s’assurer que le produit ne contient pas de substances chimiques qui pourraient avoir un effet néfaste sur la santé du consommateur. Que les substances soient synthétiques ou naturelles. Les produits toxiques, mutagènes, cancérigènes ont donc été les premiers recherchés, ce qui a conduit l’Union européenne à publier plusieurs directives interdisant ou limitant l’utilisation de ces substances chimiques (par exemple, la directive 2002/61/CE interdisant les amines aromatiques). Aujourd’hui, une nouvelle catégorie de substances est de plus en plus citée : les allergènes.
Tous les responsables de mise sur le marché sont confrontés à cette situation et la mise en place en 2007 du règlement européen REACh (système intégré d’enregistrement, d’évaluation, d’autorisation et de restriction des substances chimiques) a encore amplifié l’importance de ce sujet. Ce règlement vise à assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et de l’environnement. La charge de la preuve de la sécurité des substances chimiques fabriquées ou commercialisées incombe à l’industrie.
Dans REACh, deux annexes sont particulièrement importantes pour la filière cuir : l’annexe XIV, qui définit les substances extrêmement préoccupantes (SVHC – Substances of Very High Concern) soumises à autorisation et l’annexe XVII, qui donne l’ensemble des restrictions et interdictions.
Ces deux annexes sont révisées et complétées régulièrement, ce qui impose la mise en place de nouvelles méthodes d’essais adaptées à la détermination de ces nouvelles substances dans des matrices variées.